Depuis qu’il est devenu le président de la République Démocratique du Congo (RDC) le 24 janvier 2019 dans des circonstances controversées, Félix Tshisekedi essaie de convaincre qu’il incarne l’alternance, i.e l’espoir d’un développement de la RDC. Mais ces élections frauduleuses ont abouti à une cohabitation insolite et non à un véritable changement de pouvoir. Étant de facto un président minoritaire, il se trouve face à la quadrature du cercle : il doit convaincre la population et les partenaires étrangers de sa capacité à changer le paradigme de gouvernance de la RDC tout en composant avec le clan Kabila et ses intérêts. L’euphorie de la première passation de pouvoir pacifique de l’histoire de la RDC est vite retombée au fur et à mesure que se dessinaient les contours de la cohabitation entre le Front Commun pour le Congo (FCC), pro-Kabila, et la coalition Cap pour le Changement (CACH), pro-Tshisekedi, et que s’instaurait un rapport de force politico-institutionnel défavorable au président. Un an après sa prestation de serment, force est de reconnaître que le changement promis se réduit à des effets d’annonce et au recyclage de promesses, d’idées et de projets laissés en jachère par les gouvernements précédents. Ainsi, la désillusion et la frustration des Congolais sont déjà perceptibles et risquent d’être exacerbées par la crise mondiale du COVID-19.

Afrique Décryptages
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